Cotonou prend des mesures sévères contre les trafiquants de médicaments

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Ce mardi 13 mars, sept responsables de compagnies pharmaceutiques exerçant à Cotonou ont été condamnés à quatre ans de prison ferme pour “ventes de médicaments falsifiés, exposition, détention en vue de vente, mise en vente ou vente de substances médicamenteuses falsifiées”. Un verdict qui vient appuyer la lutte contre contre le trafic de médicaments au Bénin, considéré comme une plaque tournante de cette pratique.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en Afrique subsaharienne, chaque année, environ 100 000 personnes meurent du fait de la commercialisation illicite de médicaments. On se rappelle qu’en fin août 2017, Interpol avait saisi 420 tonnes de faux médicaments, soit 41 millions de cachets, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Nigéria et au Togo.

 

Le mercredi 14 mars, suite à la condamnation de responsables des sociétés GAPOB, Ubipharm, CAME, UBPHAR et Promo Pharma, le gouvernement béninois a suspendu l’Ordre des pharmaciens pour une durée de six mois. Il reproche à celui-ci de ne pas avoir été assez alerte par rapport à la gravité de la situation. Ce fut également l’occasion de retirer au laboratoire indien New Cesamex son autorisation de commercialiser des médicament.

Depuis l’arrivée du président Talon, élu au pouvoir en 2016, le Bénin a engagé plusieurs réformes. A leur propos, le chef d’Etat avait déjà rassuré la population en ces termes :

“Avoir peur des difficultés du moment et ne rien faire, ce serait contribuer au chaos. Mais les affronter courageusement, c’est préparer la paix durable”. – Patrice Talon, président de la République du Bénin

Le procès dit “des faux médicaments” avait commencé en mars 2017. C’est le premier d’une telle envergure concernant ce fléau. Un député, Mohammed Atao, est également impliqué dans cette affaire, des centaines de cartons de médicaments non-estampillés ayant été trouvé à son domicile. L’intéressé s’est enfui.

Satisfait de cette traque aux faussaires, le président du Front des Organisations Internationales contre la Corruption du Bénin (FONAC), Jean-Baptiste Elias, voit en ce verdict une réelle victoire.

“Aucun gouvernement responsable et sérieux ne peut tolérer que les faux médicaments continuent par circuler dans son pays. Ne croyez pas que la lutte contre les faux médicaments est une affaire du Bénin. Ce n’est pas une affaire politique”. – Jean-Baptiste Elias.

En plus des quatre ans de prison ferme, les responsables des sociétés impliqués devront payer 100 millions de francs CFA de dommages et intérêts à l’Etat béninois. Voilà qui devrait décourager plusieurs adeptes de cette pratique illicite à poursuivre leur activité.

 

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