Segenet Kelemu : la dame nature de l’Éthiopie

Il a fallu une grande passion, doublée d’un travail au quotidien pour que Segenet Kelemu arrive à la tête de la direction générale du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes. L’Éthiopienne de 61 ans est un exemple de la représentation féminine dans les sciences en Afrique. Après des études universitaires en Éthiopie et aux États-Unis, elle participe activement aujourd’hui à l’éclosion de la science au Kenya. Portrait d’une femme scientifique qui a décidé d’apprivoiser la nature.

C’est dans le village éthiopien de Finote Selam que Segenet Kelemu voit le jour. La scientifique grandit dans un milieu très naturel, sans électricité ni eau courante. Elle est membre d’une famille de sept enfants et ses parents travaillent à la ferme.

 

Segenet Kelu progresse au rythme de la nature dans laquelle elle évolue. Profitant d’une école publique gratuite en Éthiopie, elle réussit à poursuivre ses études. Elle devient la première femme de sa région à intégrer l’Université d’Éthiopie. Elle développe une aisance dans l’apprentissage et obtient une bourse d’études. Elle s’envole alors pour les États-Unis, où elle obtient une maîtrise en pathologie végétale en génétique, à l’Université du Montana, en 1985. Sa passion se développe davantage et elle rejoint l’Université du Kansas, où elle décroche son doctorat en biologie moléculaire et pathologie végétale en 1989.

Parallèlement, elle accentue ses expériences professionnelles. Elle poursuit sa quête et devient chercheuse aux États-Unis. Elle travaille sur les pathologies végétales plus particulièrement centrées sur les plantes fourragères. Elle passera ensuite quinze ans en Amérique latine, avant de s’envoler vers la Chine pour y poursuivre ses travaux.

Résultat de recherche d'images pour "Segenet Kelemu"À la suite de ces expériences multiples et variées, elle choisit de diriger ses recherches et de mettre en place sa véritable vision. Une volonté qui se manifeste depuis qu’elle a été nommée en 2013 directrice générale du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes, à Nairobi.

Aujourd’hui, sur la sphère scientifique, elle est reconnue et appréciée de tous. Cette biologiste éthiopienne a découvert comment rendre les plantes fourragères plus résistantes aux maladies et aux changements climatiques, afin de pouvoir nourrir de manière écologique et durable les animaux d’élevage. Son travail a été salué à plusieurs reprises :

Résultat de recherche d'images pour "Segenet Kelemu"2014 : Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science
2011 : Prix de l’Académie mondiale des sciences, pour les sciences agricoles
2010 : Prix Yara “Révolution verte” en Afrique

Son amour pour la recherche s’exprime par son action pour le respect des écosystèmes. En octobre dernier, elle inaugurait un programme qui vise à transformer des idées innovantes et des technologies basées sur les sciences biologiques en entreprises viables. La scientifique réaffirme ainsi son engagement pour développer une science au service de l’être humain. «Nous croyons que l’efficacité agricole et la durabilité environnementale sont des facteurs importants pour améliorer la productivité, les revenus des ménages et la qualité de vie», affirme-t-elle.

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