Le public africain accueille Black Panther avec enthousiasme

YASUYOSHI CHIBA/GETTY IMAGES

C’est l’un des films les plus attendus de 2018. Black Panther, réalisé par le jeune metteur en scène afro-américain Ryan Coogler, est un film de super-héros de la maison Marvel. Sauf que, contrairement à Spider-Man, Captain America, Daredevil ou encore Iron Man, l’histoire de Black Panther se déroule dans un pays africain. Du jamais vu jusqu’ici.

Le 13 février dernier, à Kisumu, une ville située à l’Ouest du Kenya, s’est déroulée la sortie en avant-première du très attendu Black Panther, le tout premier film de super-héros dont l’énigme se déroule dans un pays imaginaire d’Afrique, le Wakanda. Avec un casting essentiellement noir, la maison Marvel signe un acte historique.

 

L’histoire se déroule donc au Royaume du Wakanda, un pays d’Afrique équatoriale. Riche d’un énorme gisement de vibranium, un minérai rare et précieux grâce auquel les Wakandais ont réussi à développer une technologie époustouflante, il est toutefois perçu par le reste du monde comme insignifiant. T’Challa, nouveau roi du Wakanda ayant succédé à son père tragiquement assassiné par un terroriste international, est en charge de protéger son pays contre les ennemis extérieurs… mais aussi intérieurs. L’intrigue prend un tout nouveau sens lorsque l’alter ego de T’Challa, le super-héros Black Panther, envahit l’écran. Avec des décors afro-futuristes, cet opus est le mariage qu’on n’espérait plus entre le continent africain et la science-fiction.

Plus que d’envahir les écrans, Black Panther comble surtout un vide pour la communauté noire, aussi bien africaine qu’afro-américaine. Déplorant le manque de représentativité dans la scène cinématographique, tout particulièrement à Hollywood, elle a enfin son propre super-héros noir. Par extension, ce film fait également un pied-de-nez à tous les stéréotypes rattachés aux Africains pour au contraire, glorifier leur patrimoine histoire et leur richesse culturelle, et pour montrer qu’à l’image de tous les autres peuples, il peuvent aussi faire preuve d’une combativité extraordinaire.

« Le fait que les studios Marvel puissent présenter un film entièrement fondé sur les personnages africains est une prise de position très importante par rapport au reste du monde. Ça fait tellement de bien et ça va nous détourner de certains des stéréotypes sur les Africains ». – Moses Odua, acteur kényan

Ceci explique certainement l’euphorie qui a envahi les cinémas aux Etats-Unis et au Kenya, par exemple, où les spectateurs ont rivalisé de créativité dans leur tenue vestimentaire. Arborant avec fierté les tissus et vêtements traditionnels africains, ils se sont réunis pour célébrer Black Panther, non sans cacher leur émotion.

Musique composée par des Africains

Pour s’imprégner de la musique africaine, le compositeur suédois Ludwig Göransson, en charge de diriger la production musicale autour de Black Panther, a fait bien plus que de lire et regarder des vidéos : il a passé tout un mois en Afrique !

“Je suis revenu avec une conception totalement différente de la musique, une différente connaissance. La musique que j’y ai découverte est si unique et spéciale. Je me suis demandé comment je serais capable d’incorporer tout cela à la base de toute la partition musicale, mais avec un orchestre et des techniques de production modernes – comment intégrer tout cela sans perdre l’authenticité africaine ? ” – Ludwig Göransson

Ainsi, pour garder cette touche authentique, Göranssan a collaboré avec plusieurs musiciens sénégalais. Ceux-ci lui ont été présentés par l’intermédiaire de l’artiste-chanteur Baaba Maal, qui a d’ailleurs lui-même participé à la réalisation de la bande-son. Des musiciens sud-africains ont également contribué à la partition.

Le musicien sénégalais Massamba Diop en premier plan et le compositeur Göransson, assis par terre, en plein enregistrement. © Serena McKinney

Ce vendredi 16 février, au soir, à l’instar des Kényans, d’autres spectateurs africains vont eux aussi pouvoir découvrir Black Panther pour la première fois. Du Kenya au Sénégal, en passant par la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, ce sont des millions d’adultes et d’enfants d’afro-descendance qui vont pouvoir découvrir les aventures d’un super-héros auquel ils peuvent s’identifier.

Article précédentNe laissons pas les victimes de viol se replier sur elles-mêmes
Article suivantPhotovoltaïca 2018 : l’Afrique parle énergie solaire à Marrakech

1 COMMENTAIRE