Les rockeurs du Sahara surfent sur la vague de la world music

Le son de leurs guitares électriques s’élève dans une oasis marocaine, se mêlant aux chants lancinants du Sahara: du Mali au Niger, en passant par l’Algérie, des musiciens touaregs surfent sur la vague de la world music, sans renier leurs traditions.

Blouson en cuir vintage au-dessus d’un boubou, jean délavé et cheveux ébouriffés, Ousmane Ag Moss chante pour « son peuple », les Touaregs, dans sa langue, le tamasheq. Le pied sur une pédale d’effets, il joue des solos où s’entremêlent blues, psychédélisme et rock’n’roll hypnotique.

 

Le leader du groupe malien Tamikrest était l’une des têtes d’affiche de l’édition 2018 du Festival des Nomades, organisé chaque année depuis 15 ans dans la petite commune de M’Hamid el Ghizlane, dernière halte marocaine de la route caravanière vers la mythique Tombouctou.

L’évènement allie concerts, projections de films et activités pittoresques pour touristes (matchs de hockey sur sable, courses de dromadaires, etc). Il permet aussi aux nomades, séparés par les frontières mais de plus en plus sédentarisés, de célébrer trois jours durant leur culture.

« En partant de la musique traditionnelle tamasheq, je joue avec mes influences, mes inspirations, j’essaye de trouver une voie unique, sans jamais perdre cet ADN », dit d’une voix sereine l’artiste trentenaire.

« Dénoncer l’injustice »

Tamikrest a été fondé en 2006 à Kidal, dans le nord-est du Mali, par Ousmane Ag Moss et des musiciens de sa région. Le guitariste Paul Salvagnac et le batteur Nicolas Grupp, deux Français originaires de Montpellier, ont rejoint la formation des années plus tard, après des voyages au Mali où ils ont découvert et appris la musique touarègue.

Au-delà des rythmes et des notes, il y a un message: le leader du groupe dit avoir été marqué par les années « difficiles », les « massacres » et les « représailles envers son peuple », les Touaregs, entrés en rébellion depuis des décennies contre la domination des populations sédentaires noires du Sud. Sa musique en parle et, dit-il à l’AFP, il est de son « devoir de dénoncer cette injustice ».

 

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