La cuisine congolaise, fidèle à son pays d’origine, se révèle pleine de surprises. En raison de sa position géographique favorable, la République démocratique du Congo possède un sol riche qui permet une agriculture très variée. Cette pluralité de produits permet à la cuisine congolaise de s’enorgueillir d’une diversité et d’une originalité qui lui valent une renommée internationale.
Longtemps malaimée et négligée, la cuisine congolaise commence à séduire de plus en plus et à intéresser les inconditionnels de la découverte gastronomique. Savoureuse, copieuse et chaleureuse, elle réserve bien des surprises au palais. Composée des produits phares de l’Afrique noire : huile de palme, pâte d’arachides, manioc, céréales, feuilles, elle se différencie cependant dans les procédés de réalisation des recettes qui varient selon les familles et parfois selon les régions.
C’est une cuisine pleine de séduction et la tradition veut que la femme soit capable, rien qu’avec le contenu de sa marmite, de retenir son homme à la maison.

Ce qui est sûr, c’est qu’au Congo, tout se mange et pour peu que l’on soit curieux, le résultat est presque à tous les coups assuré. La survie quotidienne et la difficulté d’approvisionnement de certains produits de base ont ancré dans la tradition une ouverture d’esprit culinaire qui fait aujourd’hui la spécificité de la gastronomie congolaise. Insectes, reptiles, singes, tortues, rats, crocodiles, tout passe à la casserole et d’ailleurs, pour l’apprécier à sa juste valeur, il faut y aller le cœur bien accroché et sans préjugé. Les plats les plus déroutants sont concoctés et mijotés avec doigté et au goût rien n’y parait. C’est le cas par exemple du mbika na mbinzo, une sorte de ragoût aux chenilles, auquel on ajoute des champignons ou du poisson fumé.

Pour diverses raisons, les femmes ne sont pas autorisées à consommer tous les aliments. Certaines viandes sont destinées uniquement à la gent masculine pour des raisons obscures.

Les plats à base de sauce s’accompagnent pour la plupart de riz, de manioc, d’igname, de tarot ou de banane plantain. À cela s’ajoute une variété de légumes comme les célèbres pondu (feuilles de manioc), ou le ngaï-ngaï (oseille). Les épices variées sont également la base de la cuisine congolaise. Le plus célèbre est le fameux poulet à la moambe, qui désigne la purée de noix de palme qui va donner cette sauce rougeâtre onctueuse, agrémentée d’oignon, d’ail, de tomate fraîche et de piment. Il y a aussi le pondu ou encore « saka saka », une sauce à base de feuilles de manioc, aubergines et autres condiments qui est cuite méticuleusement avec des morceaux de poisson séché qui donnent tout son goût à la préparation.
Comme partout ailleurs en Afrique, certaines recettes changent selon les différentes régions du pays, afin de s’adapter aux réalités territoriales et à la disponibilité des produits. La cuisine congolaise est cependant une cuisine laborieuse, car la plupart des plats doivent mijoter longuement. Raison de plus pour prendre le temps d’y goûter… et de se laisser séduire.